
Notre pays y a été représenté par le ministre de l'Intérieur, Houssein Hassan Ibrahim. Il a surtout été question de la mise en œuvre du Plan d'action de l'Union africaine sur la lutte contre la drogue (2013-2017) et de l'application des lois sur la prévention et le traitement de la toxicomanie.
La conférence, précédée d'une réunion des experts, a estimé qu'une approche multisectorielle entre les différents départements techniques (santé, justice, affaires sociales) était nécessaire pour combattre efficacement le fléau. Une série de recommandations a été formulée à l'issue des trois jours de travaux.
Les ministres se sont convenus, entre autres, de designer «officiellement des points focaux nationaux de la lutte contre les drogues dans les départements ministériels pertinents de tutelle (intérieur, justice, santé, finance, défense, etc.)», de revoir les textes en vigueur afin de «traiter adéquatement l'usage et le trafic des drogues sous toutes ses facettes en mettant en place des systèmes de contrôle, de régulation et d'utilisation des stupéfiants» et d'allouer un pourcentage des budgets nationaux annuels au contrôle des drogues.
La conférence a également appelé à une amélioration des services sociaux et médicaux aux personnes «ayant un usage problématique avéré de la drogue» et à renforcer «les contrôles aux frontières, la coopération et la coordination entre les Etats membres».
Aux Comores, la consommation de la drogue est l'un des principaux fléaux de la jeunesse. Les saisies de cocaïne au port de Moroni (et accessoirement à l'aéroport de Hahaya) sont devenues monnaie courante. En trois ans, la Brigade mixte anti-drogue (Brimad) aurait saisi près de 2.000 kilos de cannabis destinés au marché local. On estime à 200 millions de francs la valeur totale de ces «prises». Certains quartiers de Moroni sont devenus des grands foyers de consommation de stupéfiantes et autres drogues douces.
Le phénomène a pris, ces derniers temps, des proportions inquiétantes aux Comores en raison, d'une part, d'une politique nationale plus laxiste de lutte contre la drogue et, d'autre part, des moyens très limités affectés aux structures chargées de sa répression.
Face à des réseaux, souvent aguerris et bénéficiant parfois de complicités haut placées, les agents de la Brimad n'arrivent pas à démanteler toutes les filières liées à la drogue. Le service ne disposerait ni d'appareils en imagerie radioscopique, ni détecteurs ni chiens renifleurs,...Une lutte à main nue.
Mi
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