
Said Masoib Said Ali, connu à Mutsamudi, sa ville natale sous le sobriquet «Angola», débarque en chine en 1967, présenté par le Mouvement de libration nationale des Comores (Molinaco) comme l'un de ses fervents militants. Il bénéficie l'ambassade Chine à Paris d'un billet pour rejoindre ses autres camarades de lutte, qui ont obtenu un stage de trois mois de formation politique et militaire en République populaire de chine. Né en 1949 à Mutsamdu à Ndzuani, ce père de 8 enfants, titulaire du Cap (Certificat d'aptitudes pédagogiques) est un ancien instituteur de cadre A. Admis à la retraite depuis 2005, il prend du bon temps. Masoiab fut un touche-à-tout.
D'abord journaliste amateur à Radio Anjouan, il a animé le journal d'informations dans une période de révolution pour l'indépendance en Afrique. Il prend ce surnom de «Angola», en raison des informations sur l'Angola qui revenait souvent à la Une de son journal.
En 1967, il rejoint l'Egypte de Gamal Abdel Nasser et s'inscrit en cours de théologie. La guerre de six jours entre l'Egypte et Israël bat son plein, il se réfugie en France. C'est à Paris que le Molinaco communiquera son nom pour qu'il obtienne son billet pour rejoindre la Chine.
Il trouvera ses «camarades de lutte» du Molinaco dont Abdoulanzize, Said Ibrahim et Ahmed Abdallah de Mayotte pour former le groupe de Pékin. En Chine, il visitera presque toutes les provinces, en pleine effervescence révolutionnaire. La révolution culturelle en essor, les jeunes comoriens prendront part à la propagande sur le rôle de la Chine dans le monde et ses efforts pour soutenir la libération des peuples.
Il se souvient de sa participation à la foire de Canton, et les expositions sur les produits de Chine, notamment sur ce qui l'a particulièrement marqué, le c½ur artificiel, les ½ufs en poudre....
Trois mois en Chine, Said Masoib Said Ali va rencontrer les grands hommes qui ont présidé aux destinées d'un quart de l'humanité. Il va rencontrer Mao-Tse-Toung en personne, et serrer la main à Chou En Lai. Le 8 octobre, il garde en mémoire sa participation au banquet offert au Plais du peuple en Chine en l'honneur de la fête nationale.
Said Masoib Said Ali ne s'est pas trouvé en Chine par hasard. Il est l'un des jeunes pionniers ayant lutté pour l'indépendance des Comores. Il reste convaincu que «la Chine est un des pays qui nous ont aidé à acquérir l'indépendance». Selon lui, «il n'est pas un hasard que ce soit aussi le premier pays qui ait reconnu notre indépendance et ouvert une représentation diplomatique».
Masoib fait partie de ces jeunes élèves du lycée qui ont manifesté contre le journaliste français qui a accusé, sur les antennes de la radio nationale, les Comoriens de vider les poches des morts du crash d'un avion de la compagnie nationale en février 1968. De cette manifestation, se rappelle-t-il, naitra le mot d'ordre «vive les Comores libres». Sa participation, à la manifestation lui vaudra un mois en prison en 1968, avec beaucoup d'autres dont Moustoifa Cheikh et El-Macelie Jaffar.
AAA
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